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Centre Vidéo Bruxelles


Adresse 111 rue de la Poste – 1030 Bruxelles
Contact info@cvb.be
Enseignement /

Route
Brise-lames

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Créé en 1975 par les pouvoirs publics (la Commission Française de la Culture, la Médiathèque et la Communauté française pour le prêt de matériel), l’histoire du CVB débute avec celle du Vidéobus sous l’égide de Jean-Luc Outers (responsable culture et audiovisuel de la CFC), Pierre Gordine (pour la Médiathèque) et Henri Ingberg (notamment lié à Gordine au travers du groupe de théâtre action de l’ULB)**. A l’origine et dans un climat de pensée en lien direct avec des idées que préconise aussi Jean-Claude Batz à l’origine des ateliers, le projet de cette camionnette qui traverse les quartiers bruxellois avec du matériel de vidéo légère et qui le met à disposition des associations et des habitants, s’inspire des principes de Mai 68 et de l’idée de« rendre la parole au peuple », déjà portée par Ingberg et Gordine dans leur pratique théâtrale. Faire de ceux dont la parole est enfin entendue, les agents de leur propre représentation. Mais très vite, les animateurs, entourés par le groupe de créateurs et de soutien (administratif, financier, de pensée) comprennent que le fait de donner la caméra à quelqu’un qui vient de milieux défavorisés et qui n’a pas la parole, n’aboutit pas à l’émergence d’un langage cinématographique neuf. Progressivement, naît l’idée des « animateurs-cinéastes », indispensables maillons de médiation entre les groupes sans moyen d’expression et le média vidéo  ;  l’ancrage se fait aussi dans un lieu, au cœur de la rue Royale Sainte-Marie où le Vidéobus cohabite avec la COCOF (Commission française de la culture) qui assure un service de prêt de matériel aux associations. Cette volonté de donner « la parole au peuple » est systématiquement portée par les cinéastes mais aussi les responsables successifs du CVB – Marcel Wynands, Marianne Osteaux ou Michel Steyaert. Entrée en fonction en 1980, Marianne Osteaux, très fortement impliquée dans le mouvement des femmes, mais aussi dans un groupe de théâtre action, soutient l’idée, tout en soulignant elle aussi que le fait de donner une caméra ne suffit pas à garantir la qualité de l’expression.Les productions du CVB posent en effet la question de la façon dont on regarde le monde, comment les cinéastes révèlent cinématographiquement le réel. Ces films reflètent la nécessité de prendre le temps de concevoir une forme, car, comme le résume Gérard Legrand, « il ne sʼagit pas seulement de capter le visible ; il sʼagit de rendre visible — ou du moins saisissable — ce qui échappe à la vue. ». Muriel Andrin - Juillet 2017